Nous reprenons la rédaction des biographies de chacun des 117 ex-combattants italiens (anarchistes ou pas) dont le nom se trouve sur la liste « Libertá o Morte » du camp d’Argelès sur Mer, dressée par la police politique italienne le 8 août 1939.
Cela s’inscrit dans le cadre de notre collaboration à la base de données sur le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer réalisée par Grégory TUBAN, de Perpignan : http://www.memorial-argeles.eu/fr/
https://www.memorial-argeles.eu/fr/1939/1939-2eme-periode-du-camp-avril-juin-1939/le-camp-des-brigadistes.html
Toutes les notices sont le fruit d’un travail de recherche en collaboration avec Tobia Imperato de Turin et Rolf Dupuy de Paris.
La traduction et la rédaction sont réalisées par Jackie, giménologue.
Costantino CORRADI fils de Giuseppe et de Rosalia Bigliel est né à Vintimille le 28 octobre 1902. Il est de sensibilité antifasciste. Il émigre à l’étranger où il travaille comme peintre.
À son retour en Italie en juillet 1927, il est condamné à huit mois de prison pour émigration illégale, et reçoit un avertissement à la fin de sa peine.
Le 7 octobre 1933, il épouse sa compagne Ersilia Dellacasa. Sa femme décède le 9 avril 1937. Il part alors en Espagne où il rejoint l’armée républicaine pour lutter contre celle de Franco.
Possédant un permis de conduire, il entre comme chauffeur au service du parc automobile de la XVL è Division dans laquelle est incorporée la XII è Brigade Internationale Garibaldi. On ne sait pas s’il a participé aux combats en suivant la Division dans les batailles de Huesca, Brunete, Belchite et de l’Ebre.
Après la défaite de l’Espagne républicaine, il quitte le territoire en février 1939 et se réfugie en France où il est interné au camp de concentration d’Argelès, et s’associe au groupe Liberta o Morte. Il est ensuite transféré au camp de Gurs. Son nom apparait dans la liste des Combattants Antifranquistes de Rome.
Il est inscrit dans le Registre des Frontières, sa situation est vérifiée dans le Casellario Politico Centrale. Son nom est rayé de l’état civil de la commune de Vintimille le 2 décembre 1952 car il est introuvable.
On ne sait pas ce qu’il est devenu.
Sources :
http://www.antifascistispagna.it/?page_id=758&ricerca=1513
La Spagna nel nostro cuore : 1936-1939 : tre anni di storia da non dimenticare / edito a cura dell’AICVAS, Associazione italiana combattenti volontari antifascisti di Spagna. - Roma : AICVAS, 1996. p. 146, 147.
http://sovdoc.rusarchives.ru/Final_s/KOMINT00879/DIR0005/IMG0095.JPG
On peut lire ceci sur lui dans un document issu des archives russes :
« 595) CORRADI Costantino
En Espagne il n’a jamais combattu. Il était chauffeur dans le parc auto de la base des Brigades internationales et ensuite soldat mis à disposition dans diverses unités de l’arrière-garde. À la fin il a été envoyé dans le bataillon disciplinaire de la 45è division. Dans tous les documents existants sur lui il apparait que Corradi a eu un comportement indiscipliné, dénigreur et indigne d’un antifasciste. En juillet 1939, il se trouvait au camp de Gurs et faisait partie de la neuvième compagnie, compagnie où se trouvaient des éléments qui avaient un comportement hostile au gouvernement républicain*.
Pavanin 10-03-40 ».
Note des Giménologues : sur cette neuvième Compagnie où se trouvait le "Groupe des volontaires allemands" voir la biographie de Calderoni dans la même rubrique : http://gimenologues.org/spip.php?article903