Deuxième volume : L’anarcho-syndicalisme travaillé par ses prétentions anticapitalistes. 1910- juillet 1936
De la scission dans la Première Internationale à la Grande Guerre, l’anarchisme est le refuge de tous ceux qui n’acceptent ni l’intégration du mouvement ouvrier dans la reproduction dynamique du capital, ni le sacrifice du but final.
L’auteur a retracé dans le volume I les moments forts de la rencontre entre des prolétaires espagnols et l’anarchisme au temps de l’Internationale.
Le présent ouvrage revient sur l’émergence de la CNT, seule organisation de masse porteuse d’un projet révolutionnaire communiste libertaire à partir de 1919. Cet idéal ne devint programme que dans les années trente, au cours de la longue gestation de l’anarcho-syndicalisme, synthèse fluctuante et composite du syndicalisme révolutionnaire et de l’anarchisme communaliste.
Car l’anarcho-syndicalisme était travaillé en permanence par la polarité entre possibilisme syndicaliste et intransigeance anarchiste.
En vertu du premier, toute forme d’organisation syndicale qui ne s’adaptait pas au « panorama économico-industriel du « monde » allait à l’échec. Corrélativement se systématisera la préconisation à intégrer de façon positive le concept de travail.
Pour les groupes anarchistes porteurs d’un anticapitalisme radical, les organisations ouvrières ne devaient pas suivre « le processus de développement industriel, ni copier les formes extérieures du capitalisme en cherchant dans la structure économique actuelle des éléments constitutifs de la future organisation des peuples ».
Cet ouvrage retrace les étapes et les modalités de ce débat fondamental – et au fond toujours actuel – dont les termes variaient selon que le mouvement révolutionnaire pouvait se déployer dans les luttes de quartier et les grandes grèves à caractère insurrectionnel, ou qu’il était réduit à la clandestinité et tâchait de survivre face à un terrorisme étatico-patronal particulièrement féroce.
TABLE DES MATIERES
Table des sigles
Prologue
Chapitre I : Le déploiement de l’anarchisme dans le monde avant 1914
A Les « socialistes révolutionnaires véritables »
B « La social-démocratie comme expression politique du mouvement du capital »
C « Pousser la masse à prendre en charge son destin »
D Le moment syndicaliste révolutionnaire
E Le congrès Anarchiste International d’Amsterdam
Chapitre II : La CNT de 1910 à 1919 : du syndicalisme révolutionnaire à l’anarcho-syndicalisme
A Retour sur les tentatives de grève générale du début du XXe siècle
B Un nouveau cycle d’attentats
C Réorganisation du mouvement ouvrier catalan et émergence de la CNT
1 La constitution de Solidarité Ouvrière
2 Une nouvelle radicalisation des conflits sociaux
3 La création de la CNT
4 La crise du syndicalisme révolutionnaire français
D La difficile stratégie syndicaliste entre clandestinité, grèves revendicatives et projet anarchiste
1 Intransigeance patronale et attentats « sociaux »
2 Les grèves revendicatives 1916-1917
3 Le congrès régional de Sants de la CNT catalane
E Retour du projet communiste libertaire au IIe Congrès de la CNT de 1919
1 La grande grève à la Canadiense
2 Le terrorismo blanco ou « pistolérisme »
3 Le IIe congrès national de la CNT à Madrid
Chapitre III Les luttes de tendances traversant l’anarchisme et l’anarcho-syndicalisme espagnols : 1919-1930
A Le déclin de la CNT de 1919 à 1923
1 La répression
2 Les tendances en lice
B La CNT et les groupes anarchistes sous la dictature : 1923-1930
1 Le coup d’Etat militaire
2 La tentative de « revisionnisme » syndicaliste
3 La riposte des anarchistes
4 La création de la FAI entre syndicalisme et groupes naturistes
5 La réorganisation de la CNT dans le fracas des polémiques doctrinales
Chapitre IV. La lucha por Barcelona. La communauté ouvrière des quartiers
A Aperçu sur la combativité sociale des femmes
B La communauté ouvrière du Raval et la « taylorisation » de l’espace urbain
1 Le Raval, un « berceau pour les révolutionnaires » ou les limites de l’utopie bourgeoise urbaine
2 Du Raval au Barrio Chino
3 Du Barrio Chino aux « gangsters de Barcelone »
C Les vendeuses ambulantes étaient de sacrés tempéraments
D Les maisons pas chères de Can Tunis dans la révolution sociale des années trente
Chapitre V Les deux principaux courants de l’anarchisme et de l’anarcho-syndicalisme. 1931-1936, d’un congrès à l’autre.
A Le IIIe congrès de la CNT de 1931 et la scission
B Les cycles insurrectionnels avec proclamation du communisme libertaire
1 Le 18 janvier 1932
2 Le 8 janvier 1933
3 Le 8 décembre 1933
4 Marginalisation des thèses insurrectionalistes et communalistes
C Le courant communaliste ruraliste
1 La mouvance anarchiste individualiste
2 « Le socialisme ne naîtra pas au cours de l’évolution du capitalisme »
3 La « synthèse » de Puente : le premier programme communiste libertaire
D Le courant syndicaliste industrialiste
1 Le virage de Santillan
2 L’affirmation du travail
3 Les influences européennes du syndicalisme espagnol
Chapitre VI Autour du congrès de Saragosse
A Front populaire et euphorie révolutionnaire
B Le déroulement du congrès de Saragosse de mai 1936
1 La réintégration des trentistes et la motion sur les alliances révolutionnaires
2 La situation politico-militaire, le chômage et la réforme agraire
3 « Conception confédérale du communisme libertaire »
4 Le communisme libertaire : « Utopie ou intégration économique ? »
ANNEXES
Annexe I : Genèse du concept d’anarcho-syndicalisme en France
Annexe II : Les groupes anarchistes espagnols
A Les groupes d’action anarchistes contre le pistolerismo (1919-1923). Notices biographiques de quelques militants.
B Les Solidarios, Nosotros et les comités de défense de la CNT (1923-1931)
Annexe III : L’anticapitalisme tronqué des anarcho-syndicalistes et des anarchistes espagnols
Sources et Bibliographie
Index
Du même auteur, Myrtille, giménologue :
Les chemins du communisme libertaire en Espagne1868-1937. Premier volume : Et l’anarchisme devint espagnol 1868-1910, Editions Divergences, 2017 : http://gimenologues.org/spip.php?ar...
Voir le prologue général aux deux volumes :
http://gimenologues.org/spip.php?article789
Le volume III et dernier (juillet 1936-1937) paraîtra en mai 2019.
Les Giménologues, 6 novembre 2018.