Le dimanche 18 novembre 2018 à 16 h, le Café de l’association Lézidéfuz de Leguillac de Cercles (Le Bourg 24340) accueillera deux « giménologues », Frédéric et Myrtille.
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Ce sera une occasion de parcourir les chemins de la giménologie depuis près de 13 ans en commençant par évoquer l’histoire et les écrits de l’homme « responsable » de tout cela : Antoine Gimenez, dont les Souvenirs de la guerre d’Espagne ont ressorti de l’oubli ses compañeros et compañeras du front d’Aragon et de Barcelone, ainsi que leur projet de vie collective « sans dieu ni maître, avec les hommes tels qu’ils sont ».
Jean-Marc et Jackie avaient connu Antoine à Marseille, peu avant sa mort en 1982. Au cours des années suivantes, ils firent circuler quelques copies du tapuscrit entre autres auprès de deux amis grenoblois, Vincent et Myrtille. Johannes et Asención (dite Ascen), membres de la coopérative Longo Maï à Forcalquier, se joindront au groupe en 2004, qui réalisera, avant toute chose un feuilleton radiophonique à partir des Souvenirs d’Antoine dans le cadre de Radio Zinzine.
Entretemps, nous retrouvâmes la trace à Périgueux de Frédéric - l’ancien compagnon de Vivianne, la petite-fille adoptive de Gimenez - qui intégra aussitôt très activement le cercle des chercheurs amateurs.
Nous entreprîmes enfin la publication des Souvenirs, augmentée d’un gros appareil critique issu d’un passionnant cycle de rencontres et de trouvailles dont nous ne sommes toujours pas vraiment sortis. C’est alors que la bande d’aficionados se bombarda « spécialiste » des écrits d’Antoine Gimenez, soit « les giménologues
Une fois le feuilleton mis en circulation et les Fils de la nuit publiés en 2006 (cf. la réédition augmentée en 2016), les nombreuses tournées de présentation que nous fîmes en France et en Espagne nous mirent en présence de maints protagonistes de ce moment révolutionnaire inédit dans l’histoire : Florentino Galván, Petra Gracia, Emilio Marco, Juan Peñalver, Isidro Benet et Manolo Valiña - ou de leurs enfants
Nous pûmes grâce à eux enrichir nos connaissances sur ce qu’il se passa en Aragon, au front comme à l’arrière où des anarchistes expérimentèrent, quelques mois durant, une mise en route du communisme libertaire , aboutissement d’une guerre sociale intense à l’oeuvre depuis des décennies.
La plupart de nos nouveaux amis étaient des militants libertaires et, pour certains, d’anciens miliciens du front aragonais qui avaient lu de près le récit d’Antoine, en confirmaient la teneur, et le complétèrent. C’est ainsi qu’est né en 2016 le second ouvrage A Zaragoza o al charco ! Aragon 1936-1938. Récits de protagonistes libertaires, nourri de leurs histoires directement racontées ou reconstituées par les familles.
Pour autant, après tout cela on n’a pas réussi à décrocher des « choses d’Espagne ». Elles semblent intéresser du monde en ces temps de résistances multiformes aux rapports sociaux capitalistes, lesquels pour perdurer s’inscrivent dans une alliance implicite avec divers néo-fascismes, dont l’ancrage date de ces mêmes années 1930 que nous continuons à fouiller.
À l’invitation d’une jeune maison d’édition, Divergences, nous continuons à puiser dans l’abondant matériau à notre disposition pour comprendre comment le communisme libertaire espagnol a pu focaliser en lui un tel espoir de révolution sociale dans cet entre-deux guerres bien meurtri dans le reste de l’Europe.
D’où le cycle de publications commencé en 2017 avec le volume I des Chemins du Communisme libertaire 1868-1937 : Et l’anarchisme devint espagnol 1868-1910 , suivi aujourd’hui du volume II : L’anarcho-syndicalisme travaillé par ses prétentions anticapitalistes. 1910- juillet 1936. (cf. http://gimenologues.org/spip.php?article809). Il s’achèvera en mai 2019 avec le volume III.
Les Giménologues 8 novembre 2018