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Nationalistes contre anarchistes en Cerdagne (1936-1937), de Antonio Gascon et Agustin Guillamon, Ediciones Descontrol, 2018.

Après la rédaction de cet important article :

MARTÍN ESCUDERO, Antonio (1895-1937) « Le Durruti de la Cerdagne »

consultable ici : http://gimenologues.org/spip.php?article636

Antonio Gascón et Agustín Guillamón ont récemment publié un gros ouvrage sur le même thème dont voici l’introduction en français :

Nationalistes contre anarchistes en Cerdagne (1936-1937)
Antonio Martín, l’expérience libertaire de Puigcerdá, et le mythe sacré de Bellver.
Antonio Gascón et Agustín Guillamón
Ediciones Descontrol, Barcelona 2018.

INTRODUCTION
 [1]

Les historiens mentent. Les légendes relatent des événements fabuleux qui sont transmis par la tradition comme étant historiques ou réels. Les archives sont les lieux où sont conservés les documents, les dossiers avec lesquels l’histoire se construit comme récit du passé fiable et rigoureux.
Antonio Martín Escudero, surnommé à tort "le boiteux de Malaga", n’était pas un tueur en série, ni un voleur, comme l’explique la Sainte Histoire de la bourgeoisie, mais un militant anarchiste exceptionnel, qui méritait d’être connu comme "le durruti de la Cerdagne".
Pendant neuf mois, une remarquable expérience libertaire s’est développée en Cerdagne, qui s’est concrétisée à Puigcerdá par l’application de nouvelles mesures dans des domaines aussi divers que le coopérativisme, la monnaie, l’ordre public, les milices, l’éducation, la culture, les travaux publics, l’égalité salariale, la libération des femmes ou l’économie.
Antonio Martín et la CNT-FAI en Cerdagne ont exercé un contrôle policier discipliné et efficace de la frontière, qui a empêché la contrebande d’armes, d’argent et de bétail, le départ de prêtres et d’hommes de droite, ainsi que l’entrée de volontaires des Brigades internationales. Ce juste contrôle douanier a financé et facilité l’achat d’armes destinées aux unités confédérales du front d’Aragon et de l’arrière révolutionnaire, au détriment des intérêts et des finances de l’ERC[1], de la CE[2] et du PSUC-UGT. C’était le motif principal du meurtre de Martin.
Après l’échec de l’insurrection armée d’octobre 1934 un nouveau parti politique et une nouvelle garde civique espagnole l’Agrupación Ciudadana[3] sont créés en Catalogne ce qui est bien connu. Elle a exercé une dure répression contre les insurrections nationalistes de 1934, en plus de remplir les tâches de l’administration locale dans les différentes localités où des maires et des conseillers avaient subi des représailles. Ainsi après le triomphe du Front populaire en février 1936, le changement se produisit : les catalanistes réprimés depuis octobre 1934 et tout au long de l’année 1935, devinrent en 1936 les persécuteurs de la droite espagnole.
La sérieuse portée de ce livre, qui justifie en soi sa publication, réside dans la révélation de l’existence de la soi-disant "liste noire" de Puigcerdá, liste qui sélectionnait les victimes du massacre du 9 septembre 1936. Le massacre est le fruit de la vengeance des réprimés d’octobre 1934. Il est clarifié que la liste n’a pas été dressée par les anarchistes, mais par les nationalistes de l’ERC.
Le témoignage écrit d’une personne qui a failli mourir au pont Bellver quelques minutes avant qu’Antonio Martín ne tombe dans l’embuscade tendue pour le tuer, a été retrouvé. Ce témoignage prouve, sans aucun doute, que l’embuscade a été préparée à l’avance.
En juin 1937, une répression brutale contre le POUM et les secteurs révolutionnaires de la CNT commença en Cerdagne et en Catalogne. La CNT fut diabolisée et l’on a diffamée le caractère et la nature des révolutionnaires. C’était la première fois dans l’histoire qu’une campagne de mensonges, d’infamies et de calomnies se substituaient à la réalité sociale et historique, dont l’historiographie consacrée de la bourgeoisie est ensuite devenue complice et héritière.
Comme l’écrivait Orwell dans son roman 1984 : "Celui qui contrôle le passé contrôle le futur. Celui qui contrôle le présent contrôle le passé"
L’histoire est un autre combat de la lutte des classes en cours. A l’histoire de la bourgeoisie, nous opposons l’histoire révolutionnaire du prolétariat. Les mensonges sont vaincus par la vérité ; les mythes et les légendes noires sont vaincus par les archives.

*

Antonio Gascón et Agustín Guillamón ont décidé d’unir leurs forces dans le but de mettre fin une fois pour toutes aux légendes et mythes qui, encore aujourd’hui, continuent à circuler autour d’Antonio Martín et des événements de Bellver.
C’est d’autant plus important que les archives, catalanes et étrangères, et les témoignages recueillis, nient la légende nationaliste et anti-libertaire en Cerdagne. Légende promue dans divers magazines ou sur différents sites web, en Espagne et de l’autre côté de la frontière. Cette légende a récemment consacré le Mémorial Démocratique lui-même à Bellver, avec ses panneaux informatifs et touristiques correspondants qui sont au service d’une version tendancieuse, financée avec l’argent de tous les citoyens de Catalogne.
Une autre raison qui nous a motivé pour l’écriture ce livre a été la découverte de nombreux documents que, à ce jour, personne n’avait pris la peine de consulter ; un matériel qui s’étend de 1934 à juin 1937. Il convient de noter en particulier les procès sommaires ouverts à Puigcerdá après le soulèvement d’octobre 1934, qui ont touché de nombreux habitants de la région et qui expliquent la violence déclenchée dans cette ville au début de la guerre civile, ainsi que le massacre du 9 septembre 1936.
Une autre question documentée dans ce livre, ignorée jusqu’à aujourd’hui par l’historiographie, porte sur la création en Catalogne, après les lois d’octobre 1934 sur ordre direct du général Batet, capitaine général de la quatrième région militaire, d’un nouveau parti politique et une garde civique espagnole, appelé Agrupación Ciudadana, qui remplace l’ancien Somatén catalan[4]. Cette association de citoyens était chargée dans toute la Catalogne (et donc à Puigcerdá même) de l’arrestation, du contrôle et de la répression des personnes impliquées dans le soulèvement de 1934, ainsi que des tâches d’administration locale dans les différentes localités où les maires et conseillers municipaux avaient été réprimés. Cette question, c’est-à-dire la substitution des autorités locales catalanes par des membres de l’Agrupación Ciudadana, dépendants et fidèles du Général Batet et du gouvernement de Madrid, n’a jamais été traitée par l’historiographie académique et universitaire consacrée. Peut-être par ignorance, peut-être par négligence, ou bien par omission intéressée et consciente.
C’est ainsi qu’après le triomphe du Front Populaire en février 1936, le changement se produisit, et que la Garde Civique ou l’Agrupación Ciudadana (pro espagnole) fut à son tour remplacé au pouvoir local par des membres du Somatén (catalanistes) ou par des militants des partis républicains.
Les Catalans réprimés depuis octobre 1934 et tout au long de l’année 1935, sont devenus en 1936 ceux qui ont réprimé la droite espagnole.
Lorsque la guerre éclata en juillet 1936, les portes furent ouvertes à la persécution impitoyable des anciens membres de la Garde Civique créée par Batet, dont les membres, dans de nombreux cas, avaient déjà milité auparavant dans l’Unión Patriótica, le seul parti du dictateur Primo de Rivera.
La persécution a été menée avec persévérance et vengeance par les protagonistes de l’insurrection d’octobre 1934, durement persécutés jusqu’aux élections de février 1936. Toute la documentation existante et toutes les preuves le soulignent. Ce ne sont donc pas les anarchistes qui aspiraient à se venger en 1936, puisque ceux de Puigcerdá, en octobre 1934, avaient à peine subi deux semaines de prison, et ainsi, ils n’avaient que peu ou très peu de choses à venger, contrairement aux militants de l’ERC et de l’Estat Catalá.
Répression qui se répète à l’identique dans de nombreuses autres villes de Catalogne, et pour les mêmes raisons, encouragée avant la guerre par Companys lui-même dans ses discours à la sortie de la prison de Santa Maria, et par toute la presse proche de l’ERC. Ce sujet, semble-t-il, n’a dérangé personne, malgré les preuves existantes, pas même les historiens spécialisés dans la "répression" et le comptage et le classement des victimes. Peut-être parce que cette répression est toujours envisagée dans un sens unidirectionnel, et, dans ce cas, la répression exercée par "les leurs" ne compte pas, elle n’existe pas. Elle n’existe qu’en tant qu’Histoire Fausse mais Sainte de la bourgeoisie (qu’elle soit espagnole ou catalane) cette dernière ne croit vraiment qu’il n’existe que ce que ses historiens traitent et écrivent. Qui paie, ordonne.
Autre facette inconnue, par exemple, ce qui s’est passé avec les carabiniers de Puigcerdá. C’est un sujet complètement nouveau jusqu’à aujourd’hui, qui découvre et souligne l’imposture de nombreux témoignages de l’époque concernant la situation vécue à Puigcerdá pendant les premiers jours au début de la guerre. Ce corps de surveillance s’est dissocié de ses commandants et s’est placé à côté de la CNT, mais ce dernier a finalement été la cause principale, quoique indirecte, de la mort de Martin.
Parmi les nombreuses histoires passées en revue et corrigées, il y a celle du fameux "Penjarobes", qui s’est finalement révélée être, non pas un criminel anarchiste exalté et sanguinaire, comme JM Solé Sabaté et d’autres nous l’ont vendu pendant des années, mais un vulgaire agent infiltré du PSUC et, pour couronner le tout, avec un passé nationaliste prouvé et documenté.
Ce personnage a été élevé à une injuste gloire, grâce à la publicité qui lui a donné l’un des témoignages des plus essentiels : celui du malheureux Francesc Viadiu, dont le travail patriotique dans le livre LLeida la Roja (Lerida la Rouge) ne méritait pas une seule ligne, ni pour ni contre l’ennemi franquiste, en faveur de la Cause Générale ; preuve que sa tâche de Délégué de l’Ordre Public ne fut pas aussi remarquable et décisive comme on nous la présente. A son retour en Espagne, en 1952, il était persuadé que la reconnaissance de la France et des États-Unis pour son rôle de passeur des alliés pendant la Seconde Guerre mondiale pourrait lui permettre de revenir indemne et sans responsabilités pénales. Mais ce ne fut pas le cas, car devant la Cour Martiale, il a été condamné à vingt ans d’emprisonnement, alors qu’il n’en a purgé qu’un seul.
La nouveauté du livre est l’apparition d’une série de rapports de la CNT, allant de la situation en Cerdagne aux incidents de Bellver, en passant par les meurtres de la Serradora et la répression subie par les anarchistes de la région, aux mains d’Estat Catalá, de l’ERC et du PSUC. Cela a permis de reconstituer les événements qui se sont déroulés à Puigcerdá d’une manière totalement différente de la traditionnelle, et qui n’a bien sûr rien à voir avec la fausse version maintenue jusqu’à présent grâce à des documents truqués que, sans aucune critique documentaire, l’historiographie académique et universitaire a tenu pour acquise.
Cette version anarchiste des événements vécus en Cerdagne a été corroborée par celle venant de l’autre côté de la frontière : celle de la police et des autorités administratives françaises. Ainsi, le mythe héroïque et consacré de la résistance de Bellver se referme et se dissipe définitivement, et les meurtres brutaux de la Seradura (scierie) sont éclaircis. Des meurtres perpétrés dans le plus pur style mafieux par des éléments liés au PSUC, sans exclure la complicité de leurs anciens alliés de l’ERC, avec lesquels ils partageaient des responsabilités au sein du Conseil d’administration de Puigcerdá, dans le but d’effacer traces et indices.
Abus et crimes qui n’ont pas obtenu aucune attention, et moins encore du milieu académique et universitaire, peut-être par la sale implication de l’ERC et du PSUC. De même, la fuite massive de nombreux notables catalans, qui ont fui au milieu de la guerre civile, pour nombre de cas après avoir été payés par l’Estat Català, l’ERC ou le PSUC, n’a mérité aucune étude approfondie et détaillée de l’Histoire Sacrée. Grâce à cela, beaucoup de ces héros, patriciens et/ou potentats sont allés directement du côté franquiste, et ont rejoint son armée. Leur trajectoire sociale, économique et politique ultérieure, toujours dissimulée sous un manteau supposé de charité chrétienne, nous permettra de comprendre et d’expliquer de nombreuses biographies actuelles, supposées pures et irréprochables, sinon héroïques et "patriotiques". Nous savons déjà qu’il y a toujours eu une certaine confusion et imprécision entre patrie et patrimoine.
De même, l’étude de la contre-révolution et de la répression anti-libertaire qui a suivi les événements sanglants de mai 1937 dans toute la Catalogne est toujours en attente. C’est une étude que les universités catalanes n’ont pas entreprise, très probablement à cause du militantisme idéologique néostalinien ou catalaniste de la majorité des historiens, ce qui les rend peu enclins à découvrir les misères patriotiques ou autoritaires de notre histoire la plus récente.
Une mine d’informations, insuffisamment exploitée, se trouve dans l’importante collection documentaire que l’on trouve dans les Archives militaires générales d’Avila (AGMA), qui conserve un rapport détaillé sur ce qui s’est passé à Puigcerdá, rédigé par un militant de l’ERC, maire de cette ville de juillet à octobre/novembre 1936. Paradoxalement, dans ces mémoires, il a tout oublié de la répression qui s’était déchaînée dans sa ville lorsqu’il en fut maire. Un souvenir très suspect, qui a commodément servi à blâmer les anarchistes pour tous les crimes de l’époque. Ces documents n’ont pas été détruits avant son départ précipité pour la France ; ils sont tombés entre les mains des troupes de Franco et ont finalement été déposés à l’AGMA. Maintenant, non seulement ils nous permettent de récupérer de nombreux aspects totalement inconnus, mais encore ils changent radicalement le récit historique qui a duré quatre-vingts ans.
Ce maire, Jaime Palau, auteur du rapport détaillé, était membre éminent de l’ERC. L’ineffable historien Josep María Solé Sabaté a employé pour le qualifier, chaque fois qu’il le pouvait, d’anarchiste, alors qu’il est dit dans son propre témoignage que Palau était un homme de confiance de l’ERC, qui a même été envoyé en mission secrète en France, puis à Madrid, pour remplir une tâche qui lui avait été personnellement confiée par le responsable catalan de l’Intérieur. Palau était également partisan de l’indépendance de la Catalogne.
Enfin, nous pouvons expliquer ce qui s’est passé à la Seo (d’Urgel) avant et après l’incident de Bellver ; puis, nous pouvons décrire en détail, inconnu à l’époque, les combats internes que la CNT, elle-même, a subi !
Nous avons inévitablement été confrontés au sujet délicat des assassinats survenus en Cerdagne en 1936-1937. Antonio Gascón et Agustín Guillamón tiennent à exprimer clairement et avec force leur plus haute considération à toutes les victimes de violence, quelle que soit leurs orientations politiques. A tout moment, nous avons fermement maintenu la volonté de reconnaître leur honorabilité, sans renoncer à présenter nos nouvelles thèses sur la question. Nous pensons que la compréhension des causes de cette violence politique ne doit pas être en contradiction avec le respect des victimes et que c’est précisément là que réside leur plus grande dignité : leur trouver un sens et une explication.
Le matériel graphique comprend des photos d’Antonio Martín (seulement reproduites par Ruta y Blanchon[5]), de Segundo Jodra (inédites) et de Josep María Benet. Nous montrons les signatures d’Antonio Martín, de Joan Solé (dans une manifestation de BRC[6]) et des prisonniers de l’insurrection d’octobre 1934. Nous remercions Viena Edicions pour leur généreuse permission de reproduire un excellent plan de la Cerdagne. De plus, les 26 documents de l’annexe constituent une splendide collection de joyaux précieux dont l’historiographie ne peut désormais plus se passer : un cadeau inoubliable et durable.
L’objectif important du livre, qui justifie en soi sa publication, est de révéler l’existence de la "liste noire" de Puigcerdá, liste qui a désigné les victimes du massacre du 9 septembre 1936. Nous montrons que le massacre était le fruit de la vengeance des représailles d’octobre 1934. Nous racontons que la liste n’a pas été dressée par les anarchistes, mais par les nationalistes.
Une nouvelle lumière est apportée sur ce qui s’est passé à Puigcerdá après l’arrivée des Carabiniers, après l’assassinat d’Antonio Martín ; les faits de Llívia et ceux de Ripoll sont étudiés, où des histoires très similaires à celle de Bellver se sont produites, lorsque les petits propriétaires locaux ont décidé de faire une grosse affaire avec les bovins, se justifiant avec le syndicat agricole.
Nous avons retrouvé le témoignage écrit d’un personnage qui était sur le point de périr sur le pont Bellver, quelques minutes avant qu’Antonio Martín ne tombe dans l’embuscade tendue par de supposés miliciens. Ce témoignage prouve, sans aucun doute, que l’embuscade a été préparée à l’avance.
Nous avertissons également que nous avons rudement ruiné une légende locale échafaudée, candide et pourtant estimée : celle des cloches de Bellver. Certains historiens ou témoins ont affirmé que, face à l’attaque imaginaire de Bellver par les anarchistes de Puigcerdá, les cloches de Bellver sonnèrent le tocsin, appelant à l’aide les villages voisins. Nous avons prouvé qu’une telle chose ne s’est jamais produite. Les cloches de Bellver restèrent silencieuses.
De la même manière, nous avons maintenant la certitude absolue que la seule défense à Bellver était celle des intérêts économiques de certains propriétaires très spécifiques, et non la prétendue défense de la République, de la légalité ou du nationalisme catalan. Ces excuses abstraites n’ont jamais été plus que des choix différents selon le goût de l’historien, mais toujours avec la réflexion commune de "tirer" à volonté sur un groupe humain confiant (les quatre composantes de la délégation de la CNT qui avait été autorisée à parlementer avec les autorités de Bellver), cette volonté était le moyen le plus habituel, évident, normal, éthique et "sain" du monde... parce qu’ils étaient anarchistes.
Nous traitons de bien d’autres choses que le lecteur curieux découvrira petit à petit.
Bonne lecture, critique, joyeuse, aventureuse et fructueuse ; son écriture a été divertissante, réfléchie et libératrice.

A . Gascón et A. Guillamón
Barcelone, juillet 2018

NOTES du texte :

[1] (NdT) Esquerra Republicana de Catalunya - Gauche républicaine de Catalogne, Parti politique indépendantiste catalan de gauche fondé en 1931 pour défendre l’instauration d’une république indépendante en Catalogne.
[2] (NdT) Estat Català parti politique indépendantiste catalan de droite fondé le 18 juillet 1922 par le colonel Francesc Macià. Il existe toujours aujourd’hui.
[3] (NdT) Regroupement citoyen.
[4] (NdT) El Somatén était une institution catalane d’origine féodale et à caractère para-politique. Puis il devient une sorte de corps armé de protection civile, séparé de l’armée, pour la défense des puissants et des propriétaires terriens. La dictature de Primo de Rivera (1923-1930) l’a étendue à toute l’Espagne, ce qui en fait l’un des piliers du régime. Il a été dissous en 1931 par la Seconde République Espagnole, à l’exception du Somatén de Cerdagne. Il fut restauré sous la dictature franquiste.
[5] (NdT) Jean-Louis Blanchon, L’Expérience anarchiste de Puigcerdà (1936-1937), à compte d’auteur.
[6] (NdT et A.Guillamon) BRC. Bloc Republicà Catalanista. Formation de caractère électoral, idéologiquement proche de l’ERC. Joan Solé a été autorisée à se rendre à l’hôtel de ville de Bellver sans avoir à se soumettre à la discipline de l’ERC.