Avant et pendant l’agitation révolutionnaire de 36-39
avec Myrtille des Giménologues
Dans le cadre du cycle de causerie autour de l’anarchisme organisé par le local apache.*
Entrée libre, auberge espagnole sur place.
Myrtille était déjà venue nous présenter la rencontre entre les prolétaires espagnols et l’anarchisme dès le 19ème siècle, condition d’émergence de la CNT, organisation de masse anarchiste.
Celle-ci va être travaillée par des tendances contradictoires, entre anarchistes communistes visant à la création de communes libérées de la propriété privée, du salariat, de l’argent, pratiquant l’expropriation, la grève et le sabotage, et réformistes considérant que le syndicat est une fin en soi et non plus un outil de lutte, que le prolétariat devrait s’adapter au panorama économico-industriel et se le réapproprier.
C’est cette tension qui se fera jour pendant la période révolutionnaire entre une bureaucratie qui rentre au gouvernement au nom de l’union antifasciste et une partie de la base qui cherche à mener la révolution sociale en même temps que la défense contre les armées de Franco.
Des tensions à explorer et qui font encore sens aujourd’hui.
Vive l’anarchie !
* : 163 cours cafarelli, Mondeville/Caen. https://lapetroleusecaen.com/
Il n’y a que dans la société capitaliste [que] le travail [peut] apparaître comme le premier des besoins, comme seul moyen de satisfaire les autres. Il n’y a que là qu’il [peut] être détesté et réclamé tout à la fois. 30 avril 2015
L’ abolition de la marchandise, de l’ argent , de l’ échange du salariat sous le communisme :
http://spartacus1918.canalblog.com/archives/2011/08/14/21789161.html
La critique productiviste […] qui affirme le travail prolétarien, la production industrielle et la « croissance » industrielle sans entraves […] ne représente pas une critique fondamentale : non seulement elle échoue à désigner, au-delà du capitalisme, une possible autre société, mais encore elle affirme certains aspects centraux du capitalisme lui-même. (Moishe Postone)
Démonstration fut faite qu’en Espagne comme ailleurs la critique sociale fondée sur le travail et la rationalisation de l’appareil de production enracinait encore plus les hommes dans la modernité capitaliste. Mais il n’était pas mauvais de revisiter ces temps où le capitalisme fut plus longtemps qu’ailleurs perçu pour ce qu’il est : un moment de l’histoire où l’énergie humaine est posée comme la première des marchandises.
Les Communistes Libertaires espagnols dénoncèrent tout ce qui relevait de l’organisation capitaliste – État, salariat, marché, mode de production industriel et primat de l’économie – et ils recoururent au syndicat en tant qu’outil de lutte contre cette dernière, dans la mesure où il s’effacerait après la révolution. Ils indiquèrent en leur temps qu’une autre option que la fuite en avant dans un certain type de modernité était concevable et impérative.
Les giménologues 4 septembre 2019