Nous reprenons la rédaction des biographies de chacun des 117 ex combattants italiens (anarchistes ou pas) dont le nom se trouve sur la liste « Libertá o Morte » du camp d’Argelès sur Mer, dressée par la police politique italienne le 8 août 1939.
Cela s’inscrit dans le cadre de notre collaboration à la base de données sur le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, réalisée par Grégory TUBAN, de Perpignan : http://www.memorial-argeles.eu/fr/
https://www.memorial-argeles.eu/fr/1939/1939-2eme-periode-du-camp-avril-juin-1939/le-camp-des-brigadistes.html
Toutes les notices sont le fruit d’un travail de recherche en collaboration avec Tobia Imperato de Turin et Rolf Dupuy de Paris.
La traduction et la rédaction sont réalisées par Jackie, giménologue.
CARELLI Giuseppe
Giuseppe CARELLI fils d’Angelo et Pelucelli Maria, est né le 4 juillet 1898 à Pavie (Lombardie). Il travaille comme ouvrier métallurgiste. Il a été artilleur pendant la Première Guerre mondiale. Il est un communiste et un militant antifasciste actif. En 1928, pour échapper aux persécutions incessantes des escadrons et des policiers, il part à Milan où il travaille comme ouvreur de cinéma. En mars 1930, en raison de la crise il se retrouve sans emploi. Il retourne à Pavie et se débrouille comme vendeur ambulant sans renoncer à ses convictions. En 1933, il travaille dans une crèmerie.
Le 3 août 1937 avec son camarade de Parti Antonio Fortuna, vénitien de naissance et pavesan d’adoption, il s’expatrie clandestinement traversant la Suisse et la France pour rejoindre l’Espagne. Le 11 août 1937 il s’engage dans l’artillerie des brigades internationales, la batterie franco-belge, et il est promu sergent. En mai 1938 il est blessé à la jambe à Cobiza (Tolède). Hospitalisé à Valence il contracte le typhus.
Il quitte l’Espagne le 7 février 1939. Interné au camp d’Argelès, il adhère au groupe Libertà o Morte. Puis il est transféré aux camps de Gurs et de Vernet.
Pavanin – qui dit ne pas avoir connu Carelli – écrit qu’en juillet 1939 à Gurs, Carelli " faisait partie d’une compagnie avec des éléments qui en Espagne ont eu un comportement hostile vis-à-vis du gouvernement républicain. […] Carelli était un élément actif dans la lutte contre notre Parti et nos meilleurs compagnons. " Note du 26 février 1940.
Ce qui expliquerait que selon certaines sources il soit présenté comme anarchiste.
Carelli est libéré le 17 mai 1940, on ne sait pas ni comment ni pourquoi. Mais le 15 août 1940 il est arrêté à Menton pour « être entré clandestinement dans la zone d’occupation italienne ». Il est possible qu’il ait été en mission pour la Résistance française en cours d’organisation.
Traduit en justice en Italie en 1940, il est condamné à 5 ans de confinement aux îles Tremiti. Il est libéré le 18 août 1943.
Il décède à Pavie le 10 février 1965.
Sources :
Lombardi e ticinesi per la libertà in Spagna / Istituto milanese per la storia della Resistenza e del movimento operaio ; con la collaborazione del Comitato lombardo dell’Associazione italiana combattenti volontari antifascisti di Spagna ; presentazione di Alessandro Vaia ; saggio introduttivo di Gianfranco Petrillo. - Milano : Vangelista, [1976 !. - 206 p. ; 21 cm.. - (Collana di studi e biografie). - [BNI] 779292, p. 80.
http://www.antifascistispagna.it/?page_id=758&ricerca=1044
http://sovdoc.rusarchives.ru/Final_s/KOMINT00879/DIR0003/IMG0098.JPG
Les giménologues, 3 janvier 2021.