Biographie rédigée par le collectif Estelnegre
Traduction du catalan par Jackie
"Ana Camello García ou Ana Delso
Le 20 octobre 1922 naît à Andújar (Jaén, Andalousie) l’anarchiste, anarcho-syndicaliste, anarcho-féministe et résistante antifasciste Ana Camello García, également connue sous le nom d’Ana Delso ou Anna Delso, nom de son compagnon.
Fille d’un cheminot travaillant à Madrid (Espagne), elle est enregistrée dans cette ville. À l’âge de douze ans, elle s’installe à Andújar, où elle apprend le métier de couturière. En 1936, avec toute sa famille, elle s’installe à Madrid, où elle travaille dans la confection et, par l’intermédiaire de son frère Miguel Camello García, elle entre en contact avec la Confédération Nationale du Travail (CNT).
En novembre 1936, au plus fort de la guerre civile, elle fait partie d’un groupe d’enfants et d’adolescents évacués de Madrid à Valence. Puis à Vilanova i la Geltrú (Garraf, Catalogne), avec Consuelo Pujante, elle est en charge du secrétariat fédéral de l’organisation anarco-féministe « Mujeres Libres ». En outre, elle est militante à la Fédération Ibérique de la Jeunesse Libertaire (FIJL) et collabore au Boletín Oficial. Malade, en 1938, elle est admise à La Garriga (Vallès Oriental, Catalogne).
En 1939, avec le triomphe de Franco, elle s’installe en France et est internée dans les camps de concentration d’Argelès-sur-Mer et de Saint-Affrique. En 1940, cachée dans un train de marchandises, elle parvient à rejoindre Saint Denis (Languedoc, Occitanie). En 1944, elle rejoint la Résistance et, après la Seconde Guerre Mondiale, elle est nommée secrétaire de Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) de Saint Denis, où elle travaille comme femme de ménage.
En 1951, après avoir passé douze ans dans la clandestinité et la précarité, elle émigre avec son compagnon Dionisio Delso de Miguel et sa fille Vida à Montréal (Québec).
Dans cette ville, elle travaille pendant 26 ans dans l’industrie de l’habillement. Membre de l’Union Internationale des Ouvriers/ières du Vêtement pour Dames, elle dénonce la corruption de ses dirigeants syndicaux, le détournement de fonds et la collusion avec les employeurs et l’Etat. Elle est marginalisée aussi bien par le syndicat que par les patrons. En même temps, elle milite activement à la Fédération Locale de Montréal de la CNT et dans les mouvements anarchistes, féministes et pacifistes. Elle se lie d’amitié avec la peintre Marcelle Ferron, ancienne membre du groupe artistique « Automatistes ». Ana est l’une des fondatrices de la librairie « Alternative » et du journal montréalais La Nuit.
En 1976, après la mort du dictateur Francisco Franco, elle se rend dans la péninsule et collabore plus tard au journal barcelonais Solidaridad Obrera et au bulletin Bicel, de la Fondation Anselmo Lorenzo (FAL), basée à Madrid.
En 1989, elle publie à Montréal le livre Trois cents hommes et moi ou Estampe d’une révolution, publié en 1998 en espagnol sous le titre Trescientos Hombres y yo. Estampa de una revolución et en 2006 en italien."
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