Blog de Radio Association 100.7 Montauban
https://radioassoecrits.wordpress.com/2020/12/13/guerilleros-france-1944/
Publié dans Actualités, Livres
"Entre 1936 et 1939, la guerre d’Espagne servit de terrain d’expérience pour le second conflit mondial. Les nationalistes de Franco, soutenus par les puissances de l’axe affrontèrent un camp républicain divisé et handicapé par la « neutralité » des pays occidentaux. Seule l’URSS de Staline lui fournira du matériel de guerre. Mais à quel prix… Le parti communiste espagnol (P.C.E.), embryonnaire au début du conflit, va acquérir de l’importance au détriment des autres forces politiques et syndicales pourtant historiquement implantées dans les classes populaires. Parallèlement à la lutte contre les fascistes, il va s’appliquer à anéantir les autres composantes révolutionnaires et anarchistes.
A la suite de la victoire franquiste, les réfugiés espagnols vont s’engager en nombre dans la Résistance. Le Mouvement National Espagnol (M.N.E.) crée et contrôlé par le PCE, prétendant grouper les émigrés, mit en place « les guérilleros » avec pour objectif, une fois la France libérée, poursuivre le combat en Espagne et en chasser Franco. Une tentative avortée de pénétration eut lieu au Val d’Aran en octobre 1944. Malgré cet échec, dû à la précipitation et à l’impréparation, les dirigeants persistèrent à enrôler de gré ou sous la menace de jeunes antifascistes, n’hésitant pas à violenter les récalcitrants, voire les exécuter.
Henri Melich, réfugié depuis 1939, résistant FTP, s’engagea dans la 5 ème brigade des guérilleros. Après une mission périlleuse dans les Pyrénées, qui lui ouvrit les yeux sur l’indigence du commandement, il fut informé de l’assassinat de plusieurs de ses camarades. Dès lors, il n’eut de cesse de connaître la vérité et de les faire réhabiliter.
L’enquête qu’il mena avec Christophe Castellano aboutit à la rédaction d’un livre publié par les Amis de Spartacus. Un ouvrage qui contribue à rétablir des vérités, parfois douloureuses à entendre pour les descendants des « guérilleros » toujours prêts à vendre l’héroïsme de leurs pères face à la trahison de ceux qui ne pensaient pas comme eux…"
Henri Cazales / Radio-Asso.
« Guérilleros, France 1944. Une contre-enquête » de Christophe Castellano et Henri Melich aux Amis de Spartacus.
Le CAMP de SEPTFONDS
Le même chroniqueur a aussi présenté ce livre de Geneviève Dreyfus-Armand :
« Septfonds 1939-1945 / Dans l’archipel des camps français » de Geneviève Dreyfus-Armand chez Le Revenant éditeur
Septfonds 1939-1945… 21/01/2020 Publié dans Actualités, Livres
"Si le témoin par sa mémoire donne de la matière à l’historien, l’historien par sa rigueur donne du sens à la mémoire. Les souvenirs s’estompent dans le temps et seul l’écrit ou le témoignage enregistré peuvent véhiculer au plus juste le vécu vers les générations suivantes.
L’historienne Geneviève Dreyfus-Armand spécialiste entre autres des migrations espagnoles au 20 ème siècle, vient d’agir en ce sens en publiant aux éditions Le Revenant, un livre somme consacré au camp de Septfonds. Ce lieu connu pour avoir « accueilli » dès 1939, les réfugies espagnols de l’armée républicaine, les soldats polonais « ex-alliés », les Juifs étrangers livrés aux nazis par la police de notre concitoyen montalbanais René Bousquet (Il est bon parfois de rappeler que notre terroir bien aimé n’a pas produit que des héros) …
Pas facile pourtant de remonter le cours de l’histoire quand on sait que les archives du camp ont été, comme par hasard, détruites dès 1945… On voulait oublier tant de choses à la Libération qu’on a laissé l’herbe et les ronces pousser sur cette terre qui a connu tant de souffrances. On a décidé que plus jamais de telles horreurs ne se reproduiraient et qu’il fallait passer à autre chose. Seulement voilà, souvent l’histoire bégaie, les réfugiés de nos jours sont regroupés dans des centres de « rétention », mais quelle que soit leur appellation, les camps restent toujours des lieux de privation de liberté, d’angoisse, de douleur, de séparation… Si leur « confort » est certes moins précaire que celui du camp de Judes, les causes qui ont entraîné leur exil sont toujours les mêmes, les guerres fratricides, la voracité du pouvoir, le besoin de dominer… Et il n’est pas certain que les pratiques de solidarité, la volonté de résistance, l’expression artistique qui ont fait la force des « indésirables » de l’époque soient présentes chez ceux d’aujourd’hui…
Si nous n’y prenons garde, si nous occultons trop vite notre passé, si nous détournons les yeux des réprouvés qui peuplent nos rues et nos forêts, nous risquons de connaître aussi un jour les affres de la misère concentrationnaire, mais peut-être sera-t-il alors trop tard ?…"
Henri Cazales / Radio-Asso.
https://radioassoecrits.wordpress.com/2020/01/21/septfonds-1939-1945/
Présentation de l’éditeur :
"Le camp de Septfonds (Tarn et Garonne) a été créé à la hâte pour rassembler des Républicains espagnols réfugiés et considérés comme « étrangers indésirables ». Plus de 16 000 d’entre eux y ont ainsi été parqués puis enrôlés dans l’économie de guerre et les combats du printemps 1940 avant d’être, pour certains, déportés à Mauthausen. Ensuite, ce camp fut destiné à l’entraînement et à la démobilisation de militaires alliés – tels des Polonais – et de volontaires engagés dans la Légion Étrangère, dont de nombreux Juifs ayant fui leur pays sous domination nazie. Ce camp devint ainsi le départ vers Auschwitz de près de 300 Juifs, de familles entières raflées en Tarn-et-Garonne et dans le Lot. Le camp de Septfonds est emblématique de l’internement administratif en France entre 1939 et 1944. Carrefour de réprouvés européens, rouage d’un vaste système, îlot dans un archipel, il est révélateur des modes de coercition mis en place dès la IIIe République et aggravés par le gouvernement de Vichy. Ce livre constitue un ouvrage de référence sur un pan de l’Histoire française encore méconnu. Pour la première fois sont reconstitués les itinéraires de ces réprouvés, dont le psychiatre François Tosquelles, l’écrivain Arthur Koestler, le photographe Isaac Kitrosser."
Les Giménologues 4 mars 2021