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Notice sur Bruno Castaldi.

CASTALDI Bruno : Firenze 30.1.1897, fils d’Alfredo et de Pasquina Sorbi.

Notice sur Bruno Castaldi

 
 
Nous avions évoqué cet Italien dans la notice sur Paolo Vagliasindi, pages 508-509 des « Fils de la nuit » :
 
Un rapport de la police politique de Rome[1] du premier juin 1936 cite son nom en tant « qu’opposant au régime ». Un autre rapport de police du 24 octobre 1936 le signale comme « un collaborateur de Vagliasindi, sur le front de Caspe (commandant d’étape pour le ravitaillement de la colonne Durruti ) ».
 
 
Nous reprenons maintenant pour l’essentiel le contenu de la notice à son nom parue dans le Dizionario biografico degli anarchici italiani. Biblioteca Franco Serantini 2004. vol 1 p. 340-41
Sources : Risveglio 25 sept 37 (arrestation de Bruno Castaldi) ; Umanita Nova 27 août 1966 (texte de Bifolchi « Monte Pelato »)
 
 
CASTALDI Bruno : Firenze 30.1.1897, fils d’Alfredo et de Pasquina Sorbi - On ne connaît pas la date du décès.
 
Volontaire en 1914-18, il est condamné à 10 ans de prison pour mutinerie, puis remis au front. Condamné en août 1918 à 7 ans pour désertion. Amnistié en 1919.
À Milan il milite dans l’USI (Union syndicale italienne). Il est blessé dans des bagarres avec les fascistes et condamné à 26 jours de prison pour port d’arme.
Émigre en Belgique et s’en retrouve expulsé comme « anarchiste très dangereux ». Il est aussi indésirable au Luxembourg et en France.
Fin 1928, il demande un passeport au Consulat italien de Bruxelles. Il lui est proposé de servir le régime fasciste, et il répond qu’il a abandonné la militance.
Castaldi part à Barcelone en janvier 1929. Il est inscrit sur la liste des gens recherchés de la police politique de Rome le 5 mars 1930. 
Il ouvre un atelier de fabrication de pantoufles à Minorque[2] et tente de faire venir sa mère d’Italie ; mais la police l’en empêche en disant de lui qu’il est le « secrétaire de Malatesta ». Il riposte par un article contre Mussolini dans un journal local en 1932.
En mai 1933, Castaldi ouvre une fabrique de chaussures à Madrid, puis après la faillite, s’installe à Sitges, sur la côte catalane. C’est sans doute là qu’il rencontre Vagliasindi.
Il est remarqué en octobre 1935 car il détient chez lui un portrait de Matteotti et il déclare être l’ami de « l’ambigü ancien partisan de D’annunzio et de Garibaldi, Pietro Paolo Vagliasindi ».
Il s’engage dans la colonne « Ortiz » à la fin juillet 1936, devenant le délégué politique de la centurie Luz y vida .
Il est blessé sur le front d’Aragon. Il s’occupe ensuite du ravitaillement de la colonne Durruti.
Le 10 novembre 1936, le Comité de contrôle de la milice antifasciste de Letux [près de Belchite], dans un communiqué paru dans Solidaridad obrera de Barcelone, annonce avoir reçu, « grâce au compagnon Bruno Castaldi » des produits offerts par les habitants de Sitges.
Il est toujours présent à Letux[3] en décembre, où il jouit d’un certain prestige parmi les volontaires antifascistes. Il assure le commandement de trois compagnies préposées aux fortifications, et appartient à la 2ème Division « Jubert Hijar », avec le grade de capitaine.
Le 5 avril 1937, il informe son frère Gino du « désastre qui est survenu aux troupes d’Hitler et de Mussolini » à Guadalajara. 
En août 1937, il est arrêté[4] sur ordre du gouvernement Negrin, sous l’accusation de travailler pour Franco et les fascistes, et d’avoir attaqué des familles aisées dans plusieurs villes durant les premiers jours de la révolution espagnole.
Le Risveglio anarchico de Genève, sous la plume de Giuseppe Ruozi, prend sa défense et souligne le cohérent parcours politique de Castaldi.
Il est incarcéré dans le château de Montjuich jusqu’à la chute de Barcelone le 26 janvier 1939.
Il réussit à éviter les camps de concentration français et il s’établit à Issy-les-Moulineaux auprès du communiste Giulio Piazza.
Recherché le 25 juin 1940 par le Tribunal militaire de Rome ( car il doit effectuer 2 ans et 6 mois de prison pour l’ancien « crime » de désertion) il se trouve encore en France en 1942.
Et puis on ne sait plus rien de lui...
 
 
Traduction faite par nos soins.
 

Les Giménologues

 
22 avril 2008.


[1] Il y a un dossier sur lui au CPC de Roma, numéro : 2645
[2] un autre anarchiste italien fera un séjour chez lui à ce moment : il s’agit d’Enresto Gregori [source : « Dictionnaire international des militants anarchistes » : militants-anarchistes.info/spip.php ?article2460]
[3] Sa présence est aujourd’hui attestée par notre ami Emilio Marco de Tours [ancien milicien de la colonne Ortiz dont nous retranscrivons les souvenirs ]
[4] Dans une base de données sur les prisonniers de la Modelo, on trouve mention de Bruno Castaldi, « acolyte de Vagliasindi, en prison le 10-11-37 » [ source : thèse de François Godicheau].