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Sortie de l’édition allemande de
Deutsche AntifaschistInnen in Barcelona (1933-1939) • Die Gruppe « Deutsche Anarchosyndikalisten » (DAS)
Dieter Nelles, Harald Piotrowski, Ulrich Linse et Carlos García • Verlag Graswurzelrevolution

Deutsche AntifaschistInnen in Barcelona (1933-1939)
Die Gruppe « Deutsche Anarchosyndikalisten » (DAS)
Dieter Nelles, Harald Piotrowski, Ulrich Linse et Carlos García
Verlag Graswurzelrevolution 2013
 [1].
424 pages, 24,90 euros ISBN 978-3-939045-22-9


[Des antifascistes allemands à Barcelone (1933-1939). Le groupe des « Anarcho-syndicalistes allemands » (DAS)]



Traduction effectuée par Andreas Löhrer à partir de l’édition espagnole de 2010 parue chez Sintra Editorial. [2]

Le texte a été revu et augmenté par rapport à la version espagnole. Nous espérons qu’une nouvelle traduction française [3] de l’article central de Dieter Nelles - « La légion étrangère de la révolution. Anarcho-syndicalistes et volontaires allemands dans les milices anarchistes pendant la guerre civile espagnole » - verra bientôt le jour.

Quatrième de couverture et introduction (traduites par nos soins) :

Le 19 juillet 1936, un petit groupe d’Allemands émigrés à Barcelone fit parler de lui sur la scène politique publique. Aux côtés de leurs camarades espagnols, des membres du groupe des « Anarcho-syndicalistes allemands à l’étranger » (DAS) luttèrent contre des nationaux-socialistes allemands qui s’étaient joints aux militaires putschistes sous les ordres du général Franco. Lors de l’assaut du Club Allemand, le DAS saisit des documents prouvant que la section du NSDAP, bien organisée, responsable pour l’étranger surveillait et intimidait en Espagne des opposants au régime nazi, et influait sur la politique intérieure espagnole.
Les activités du DAS ainsi que celles des volontaires allemands qui luttèrent dans des milices anarchistes sont au centre de cette étude. Le livre présente un triple apport : il se penche sur les questions de l’exil allemand en Espagne et de l’engagement des volontaires allemands dans la guerre civile espagnole, participe à l’étude de l’histoire de l’anarcho-syndicalisme international dans l’entre-deux-guerres, et fournit une contribution à l’histoire de la révolution espagnole.

Livre de l’année 2013, prix décerné par la « bibliothèque des libres »
À l’automne de chaque année, la « bibliothèque des libres » attribue son prix du livre de l’année à une ou plusieurs nouvelles parutions, afin d’attirer l’attention sur des publications de qualité (a priori en allemand) traitant d’un aspect de l’anarchisme. Parmi les critères de nomination, on relève l’amélioration substantielle du niveau de connaissance d’un sujet particulier, la réalisation soignée de l’impression et de la mise en page, ainsi que les qualités particulières de la recherche, l’originalité et le point de vue internationaliste qui confèrent tous ensemble une importance historique à la publication.
www.bibliothekderfreien.de/buch-des-jahres.html

Introduction

Le 19 juillet 1936, un petit groupe d’Allemands émigrés à Barcelone fit parler de lui sur la scène politique publique. Aux côtés de leurs camarades espagnols, des membres du groupe des « anarcho-syndicalistes allemands à l’étranger » (DAS : tel était le nom officiel ; dans le livre, le sigle est traduit par l’expression courante « anarcho-syndicalistes allemands ») luttèrent contre des nationaux-socialistes allemands qui s’étaient joints aux militaires putschistes sous les ordres du général Franco. Lors de l’assaut du Club Allemand, le DAS saisit des documents prouvant que la section du NSDAP, bien organisée, responsable pour l’étranger, surveillait et intimidait en Espagne des opposants au régime nazi, et influait sur la politique intérieure espagnole. Le DAS publia ces documents - ainsi que d’autres qu’il avait saisis lors de perquisitions et d’arrestations d’Allemands nationaux-socialistes - dans le Schwarzrotbuch. Dokumente über den Hitlerimperialismus [Livre rouge et noir. Documents sur l’impérialisme hitlérien], qui fut publié en allemand à Barcelone en 1937, et en 1938 en espagnol.
Les activités du groupe DAS et des volontaires allemands qui luttèrent dans les milices anarchistes, ainsi que les membres allemands, ou germanophones, du secrétariat international de la CNT-FAI, Augustin Souchy, Martin Gudell et Paul Partos, sont au centre de ces recherches.
Dans le premier chapitre, Carlos García et Harald Piotrowski dressent un tableau de l’émigration allemande à Barcelone.
Dans le deuxième chapitre, Ulrich Linse présente les relations entre anarcho-syndicalistes allemands et espagnols avant 1933, ainsi que l’histoire du groupe DAS jusqu’à l’éclatement de la révolution.
Dans sa contribution, Dieter Nelles donne un aperçu des relations de la CNT-FAI avec l’anarcho-syndicalisme international, des activités du DAS pendant la guerre civile, de la participation des Allemands au sein des milices de la CNT-FAI, des relations entre le DAS et l’exil allemand, et du sort des membres du DAS après la guerre civile.
Dans les chapitres suivants, Carlos García et Harald Piotrowski livrent des études de cas sur des aspects spécifiques de la pratique du DAS : la lutte pour le contrôle de l’ordre public dans la Barcelone révolutionnaire, la collectivisation des biens étrangers, notamment ceux des Allemands, le rapport entre le gouvernement catalan (Généralité) et le consulat allemand, les actions du DAS contre des Allemands nazis, les publications du DAS, la répression stalinienne contre le DAS après les journées de mai 1937 à Barcelone.

Le livre présente un triple apport : il se penche sur les questions de l’exil allemand en Espagne et de l’engagement des volontaires allemands dans la guerre civile espagnole ; il participe à l’étude de l’histoire de l’anarcho-syndicalisme international dans l’entre-deux-guerres, et il fournit une contribution à l’histoire de la révolution espagnole.
Aucun de ces domaines n’occupe une place vraiment centrale dans la recherche historique allemande. Quelques travaux ont certes été publiés au cours des dernières décennies concernant les volontaires allemands dans la guerre civile espagnole, mais cette recherche reste globalement à la traîne de celles qui sont menées au niveau international. [4]

Il en va de même des recherches sur l’anarchisme, qui sont pratiquement inexistantes au sein de l’université allemande, mis à part quelques rares travaux de fin d’études. [5]
Et concernant la révolution espagnole, le travail publié par Walther L. Bernecker en 1978 est toujours bien seul. [6]

Ce nouvel ouvrage possède une longue préhistoire qui commence à la fin des années 1980 avec un projet, qui ne fut jamais terminé, de Hans-Jürgen Degen, Wolfgang Haug, Ulrich Linse et Dieter Nelles autour des « anarchistes allemands dans la guerre civile espagnole ». Mais il en résulta des articles jusque-là inédits d’Ulrich Linse, de courtes biographies de membres du groupe des anarcho-syndicalistes allemands et des miliciens en Espagne, ainsi que plusieurs articles de Dieter Nelles. À cette époque, quelques membres du DAS ainsi que des miliciens étaient encore en vie et l’on put les interviewer : Karl Brauner, Ernst Galanty, Helmut Kirschey, Marta Wüstemann (Lewin). Le dernier témoin encore vivant est Annemarie Dagerman, qui s’était exilée en 1934 en Espagne avec ses parents Ferdinand et Elly Götze, et qui vit aujourd’hui à Stockholm.

Les entretiens et les souvenirs à leur sujet constituèrent pour Dieter Nelles une motivation importante pour accepter la proposition de publier un livre en commun avec Carlos García et Harald Piotrowski, qui mènent depuis 2008, essentiellement dans les archives espagnoles, des recherches sur le groupe DAS. Le résultat n’est pas un travail monolithique. Mais nous pensons que ces différentes perspectives, « l’allemande » et « l’espagnole », représentent justement la force de ce livre


Table des matières de l’édition allemande :


I. Deutsche Einwanderung in Barcelona zu Beginn des 20. Jahrhunderts. Carlos Garcia und Harald Piotrowski.

– Hindernisse und Begrenzungen der Einwanderung
– Die jüdische Emigration. InternationalistInnen und Subversive Nazifizierung der deutschen Kolonie und antifaschistischer Widerstand
– Der Fall Ludwig Stautz und Der Antifaschist


II. Die Gruppe "Deutsche Anarchosyndikalisten" (DAS) in Spanien. Ulrich Linse.

– SpanierInnen im deutschen Exil - Deutsche als RevolutionstouristInnen in Spanien. Zum Verhältnis deutscher und spanischer AnarchistInnen 1900-1933
– Sturm über Spanien. Die Gruppe DAS in Barcelona von Hitlers Machtantritt 1933 bis zum Ausbruch des Bürgerkriegs 1936


III. « Die Fremdenlegion der Revolution » - Deutsche AnarchosyndikalistInnen und Freiwillige in anarchistischen Milizen im spanischen Bürgerkrieg. Dieter Nelles.

– Die CNT-FAI und der internationale Anarchosyndikalismus
– Die Gruppe DAS im Bürgerkrieg. Praxis und Organisation.
– Die Mai-Tage und die Folgen
– Deutsche Freiwillige in den Milizen der CNT-FAI. Ausländische Freiwillige.
– Deutsche Freiwillige : Die Grupo Internacional der Kolonne Durruti. Die Grupo Erich Mühsam. Die Batterie « Sacco und Vanzetti ». Deutsche in der Kolonne Ascaso. Deutsche in den Grenztruppen Port-Bou. Deutsche in anderen anarchistischen Milizen. Die Militarisierung der Milizen. Die Compania Internacional der Division Durruti : Organisation und militärische Aktionen. Konflikte in der Compania Internacional. Die Auflösung der internationalen Einheiten der CNT-FAI und die Folgen. Das Profil der Freiwilligen. Frauen in den Milizen.
– Die Verbindungen der DAS nach Deutschland und zum deutschen Exil
– Weltkrieg und Nachkriegszeit


IV. Der Kampf um die Kontrolle der öffentlichen Ordnung. Carlos Garcia und Harald Piotrowski


V. Der 19. Juli und die Kollektivierungen : Ausländische Interessen und diplomatische Konflikte. Carlos Garcia und Harald Piotrowski.

– Die ausländischen BewohnerInnen in den ersten revolutionären Monaten


VI. Die Generalitat und das deutsche Konsulat im Rahmen der Aktionen der Gruppe DAS : Zusammenarbeit, Zweideutigkeiten, Spannungen. Carlos Garcia und Harald Piotrowski.

– Die Aktionen der antifaschistischen deutschen EmigrantInnen im Briefwechsel zwischen
– Generalitat und deutschem Generalkonsulat


VII. Die Gruppe DAS gegen die Nazis zwischen Juli und November 1936. Carlos Garcia und Harald Piotrowski.

– Der Informationsdienst der CNT-FAI-AIT
– Die Zeitschrift Die Soziale Revolution
– Die Gruppe DAS und die Kontrolle der ausländischen Freiwilligen
– Das Comite Internacional de Emigrados Antifascistas (CIDEA)


VIII. Durchsuchungen und Enteignungen bei deutschen Nazis. Zwei exemplarische Fälle : Theresienheim und Deutsche Schule. Carlos Garcia und Harald Piotrowski


IX. Kleine Geschichte eines vergessenen Buches :

– Schwarzrotbuch. Carlos Garcia und Harald Piotrowski.
– Das Schwarzrotbuch


X. Die deutschen antifaschistischen EmigrantInnen und die stalinistische Repression. Carlos Garcia und Harald Piotrowski.

– Konflikt und Distanz zwischen der Gruppe DAS und der CNT
– Informanten und Spitzel in der DAS : Der Servicio Alfredo Herz
– Anhang I. Annemarie Götze : Als Kind in der spanischen Revolution. Dieter Nelles
– Anhang II. Etta Federn und die Zeitschrift Vida Nueva (Neues Leben) aus Blanes. Carlos Garcia und Harald Piotrowski.
– Biografien : Dieter Nelles in Zusammenarbeit mit Hans-Jürgen Degen, Wolfgang Haug, Ulrich Linse
– Namensindex


Photo tirée de l’article du site Anarcoefemèrides

On notera dans la table des matières qu’une notice sur Etta Federn a été mise en évidence dans les annexes. Sans doute a-t-elle été augmentée par rapport à celle déjà existante dans l’édition espagnole.

Née à Vienne en 1883, l’écrivaine, traductrice, journaliste et pédagogue anarchiste Marietta Federn fait des études de philologie et de philosophie à Berlin. Elle fait partie de la Syndikalistische Frauenbund (Fédération de femmes syndicalistes) issue de la FAUD : Freie Arbeiter Union Deutschland [Union Libre des travailleurs allemands].
Elle reçoit des menaces de mort après la publication de sa biographie de Walter Rathenau en 1927, qui connut un grand succès.

En 1932 elle émigre avec ses deux fils à Barcelone où elle vivra de traductions et participera à la vie intellectuelle de la capitale catalane. Elle signe certains articles du pseudonyme Esperanza. Son domicile devient le lieu de rencontre des anarchistes allemands exilés : Rudolf et Margaret Michaelis, Helmut Rüdiger, etc. Une entrevue avec Etta Federn est publiée dans la revue Mirador en 1934. En juin 1935 elle participe à l’hommage organisé à l’Ateneo de Barcelone en l’honneur de l’écrivain Thomas Mann.
Elle donne en janvier 1936 à l’Ateneo Politechnicum un cours sur « La situation de la femme dans différents pays ». À partir de 1936 elle militera dans le groupe Mujeres Libres.

Il est fort probable que c’est elle qui rédigea l’étude graphologique d’un dirigeant nazi mentionné dans le Schwarzrotbuch.
À Blanes (province de Gérone) elle fonde et dirige en 1937 quatre écoles [7] selon les principes de Ferrer i Guardia, et forme des professeurs. Elle s’affilie à la CNT. Ses deux fils combattent au front.

En 1938 avec les Mujeres Libres elle édite la brochure Mujeres de las revoluciones [Femmes des révolutions] qui présente les biographies d’Emma Goldman, Inga Nalbandian, Madame Roland, Liy Braun, Mrs. Pankhurst, Angelica Balabanoff, Rosa Luxemburg, Charlotte Corday, Ellen Key, Vera Figner, Isadora Duncan et Alexandra Kollantai. Ce travail fut réédité en Allemagne en 1997 sous le titre : Revolutionär auf ihre Art. Von Angelica Balabanoff bis Madame Roland. 12 Skizzen unkonventioneller Frauen.
En 1938, Etta part à Paris. Pendant l’occupation allemande de la France elle participe aux activités de la Résistance (traductions, propagande, distribution) pendant que ses deux fils combattent dans ses rangs. L‘aîné, Hans, meurt dans la bataille du Vercors en 1944.
Stig Dagerman rédigera une pièce de théâtre « L’ombre de Mart » qui s’inspirait de la vie d’Etta et de ses fils.
Etta meurt en 1951 à Paris. Elle laisse la traduction inédite en allemand du Romancero Gitano de García Lorca, un de ses auteurs préférés.

Les Giménologues, le 16 décembre 2013