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Les Gimenologues
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Projet de centre documentaire anti-autoritaire en milieu paysan (dans l’Hérault)
à partir d’archives déjà constituées sur l’anarchisme espagnol

Nous relayons cette annonce Les Giménologues. Premier avril 2015


Salut à Tou-te-s,
Je vous transmets une demande de soutien de copains qui souhaitent construire un centre de documentation constitué principalement d’archives de l’anarchisme espagnol jusqu’à présent conservées de-ci de-là dans des cartons. Vous trouverez en pièce jointe la présentation du projet ainsi que la demande de souscription financière.
Outre la possibilité que Longo maï apporte sa contribution, nous pourrions diffuser cette demande auprès de nos relations anarcho-sympathisantes. Je l’ai déjà fait auprès du CIRA de Lausanne.

Les copains sont Sandrine, André et Suno, néo-bateliers du canal du midi. Je dis néo-bateliers comme on dit néo-ruraux vu qu’ils sont tombés dedans dans les années 70, et depuis naviguent et témoignent de la disparition des petits gabarits au même titre que nous avons vu disparaître les paysans. Ils ne vivent quasiment plus du transport de marchandises, mais ils organisent tous les ans un voyage sur Paris pour une clientèle principalement constituée de groupements d’achats solidaires, Amap et autre groupe Louise Reclus et Elysée Michel à qui ils livrent des produits de producteurs chargés au fil de l’eau. Á ce titre, ils ont un rôle original de relation entre un grand nombre de connaissances communes.

Ils éditent une revue militante pour le renouveau de la petite batellerie et dénonçant l’industrialisation du secteur et la politique des Voies Navigables de France : La navette. Ils fabriquent aussi un journal de critique sociale : Régénérations. Si ça intéresse plus que cela quelqu’un, il peut écouter l’émission de Ruth : http://terreaterre.ww7.be/le-canal-du-midi.html.

Bolo (Longo Maï) 23 mars 2015


Projet de Centre documentaire anti-autoritaire en milieu paysan.

Ignorance programmée et culture du secret sont des éléments capitaux de toutes les stratégies de conquête et de conservation du pouvoir. Interdiction était faite aux esclaves d’apprendre à lire, mais ils savaient chanter. Le cante hondo du flamenco, le blues et d’autres formes ailleurs et à différentes époques, avaient pu émerger et se répandre pour exprimer la culture vivante du peuple, avec ses joies, ses peines, ses douleurs et ses révoltes. Personne ne chante plus aujourd’hui sur les chantiers, usines, champs et ateliers. La marchandisation du monde est parvenue à liquider la culture autonome du peuple, subversive par nature, pour lui substituer une « culture » de masse, prétendument populaire et « démocratisée ». Propagande masquée et publicité mercantile organisent avec une terrible efficacité le brouillage des lectures du monde et de son histoire.

Assis en bonne part sur l’organisation d’une amnésie collective, le monopole culturel exercé par la domination est une arme d’asservissement massif. Langage et mémoire sont au centre de la lutte pour ou contre le contrôle de la pensée publique, pour ou contre le contrôle des populations. Négliger l’action sur ce terrain n’est pas de nature à embellir la perspective d’un renversement de l’ordre oppressif et répressif du vieux monde.

Il ne manque pourtant pas de voix qui encore s’élèvent, mais en maints endroits sont dressés des murs dont le plus répandu, et non le moins redoutable, est celui du silence. Ou presque. Il est aussi d’autres voix plus anciennes, braises toujours incandescentes de la mémoire des « vaincus », qui demeurent conservées sous des formes diverses : livres, brochures, documents d’archives, tracts, films etc. qui ne sont pas non plus d’accès très facile. Et quand bien même le seraient-ils, ce ne sera jamais trop. De tels trésors existent. S’ils demeuraient en usage restreint, confidentiel et réservé aux intellectuels de profession, il y a fort à parier qu’ils perdraient de leur potentiel subversif et émancipateur.

Une accumulation de plus de 3000 livres, au moins autant de DVD, des centaines de brochures, des documents d’archives anarcho-syndicalistes, des films sur support argentique et le matériel de projection adéquat en super 8, 16 et 35 mm, attendent la construction du local de stockage et consultation qui permettra que nombreux on puisse venir en tirer tout le jus, toute la « substantifique moelle ».

Ce centre documentaire, avec les aménagements permettant des séjours de toutes durées, devait à l’origine être installé dans la « Ferme agro-poétique de Malescalier », acquise à cette fin près de La Salvetat sur Agoût, dans l’Hérault. Il a fallu déchanter hélas et se rendre à l’évidence que les conditions géophysiques du lieu sont assez peu compatibles avec l’intégralité du projet. Il a donc été décidé de le déplacer de quelques kilomètres, toujours dans l’Hérault, du côté de Minerve, pour rejoindre la Ferme du Maquis et son collectif paysan de Cravirola.

Il reste un obstacle à franchir : le financement du local. Unies dans le projet, les associations Étais d’émancipation (42800 Rive-de-Gier), Cinépelloche (26400 Crest) et Germinal (75011 Paris) œuvrent ensemble à la création d’un réseau de soutien.

Pour participer ou obtenir des compléments d’information, le contact est :

etais.emanci(at)laposte.net


Aider à l’établissement du centre

Dans l’état actuel des choses, il reste encore à réunir environ 30 000 € pour construire la grande salle. C’est impressionnant, mais en beaucoup de domaines la mise en commun de petites possibilités individuelles permet d’atteindre ce qui au premier abord pouvait sembler hors de portée, vaincre ce qui avait l’air insurmontable, réaliser ce qui aux malheureuses solitudes timorées, grincheuses, tourmentées et rongées de pessimisme paraît toujours chimérique. Alors, rêvons un peu…

Trente personnes possédant les moyens de se défaire de 1000 € chacune suffiraient à boucler le budget. Et même soixante prêtes à offrir 500 €, ce qui dans un pays de plus de 60 millions d’habitants dont la plupart ont à se plaindre de l’état du monde devrait se rencontrer plus aisément qu’un merle blanc ou un mouton à cinq pattes. Il s’en est du reste déjà trouvé pour apporter au projet de substantiels soutiens de cette sorte. Mais baste, il ne s’agit pas d’une affaire à vocation intimiste appelant la réunion entre soi de quelques raretés.

Cent vingt belles générosités de 250 € chacune, rassembleraient aussi bien le nécessaire trésor. Les moins fortunées étant le plus grand nombre, ce n’est pas faire preuve de démence que d’imaginer qu’il pourrait s’en trouver deux cent quarante capables de consacrer 3,50 € par mois pendant trois ans à la création du centre. Il ne faut pas plus de quatre cents quatre-vingt bourses aussi généreuses que modestes pour que le projet devienne bientôt réalité grâce à des participations de 1,75 € par mois, trois années durant.

Se livrer à des quêtes façon curaille constituerait chez des partisans invétérés d’une permanence généralisée du gouvernement de soi par soi-même « à tous les étages » une malencontreuse curiosité, dénoterait une disposition d’esprit assez disgracieuse et quelque peu claudicante.

Aux yeux de la petite assemblée qui a pris l’initiative de cette entreprise, il n’est pas question de voir les contributions financières cantonnées à n’être que cela. Tout autant qu’une demande d’aide financière cet appel est une invitation à la mise en relations de bonnes volontés, de vitalités égalitaires portées par quelque passion à s’unir pour produire et partager un bien commun. Il y a matière à entrer dans le jeu pour lui apporter du souffle. On peut songer dans un premier temps à ce que se forment de petits groupes d’amitiés pour récolter des fonds, mais aussi pour faire courir l’information, suivre et surveiller le déroulement du programme, venir participer sur place aux réjouissantes avancées de la construction, espérons nous, et aux développements de ses suites.

Qui veut apporter son aide peut s’inscrire dans la modalité de son choix, voire en combiner plusieurs ou même en inventer d’autres et les proposer. Des chèques sont d’ores et déjà les bienvenus. Le cas échéant ils sont à mettre à l’ordre de Étais d’Émancipation.

Les adresser à :
Étais d’Émancipation
37 rue Anatole France

42800 RIVE de GIER.

Ou pour des virements demander le RIB de l’association à la même adresse, ou par internet à :

etais.emanci@laposte.net