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BAGLIONI Mariano

Nous reprenons la rédaction des biographies de chacun des anarchistes italiens dont le nom se trouve sur la liste « Libertá o Morte » du camp d’Argelès sur Mer, dressée par la police politique italienne le 8 août 1939.
Cela s’inscrit dans le cadre de notre collaboration à la base de données sur le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, en cours de réalisation grâce à Grégory TUBAN, de Perpignan.
Toutes les notices sont le fruit d’un travail de recherche en collaboration avec Tobia Imperato de Turin et Rolf Dupuy de Paris. La traduction et la rédaction sont réalisées par Jackie, giménologue.

BAGLIONI Mariano

Mariano Baglioni est né le 30 janvier 1904 à Serra San Quirico (Ancona). Sa famille s’installe le 23 mai 1911 à Fabriano. Peu enclin aux études il ne termine pas le cycle élémentaire et commence à travailler comme coiffeur chez les républicains Giovanni, Amleto Schicchi et Gisleno Carelli. Entre temps, son goût pour la politique va se développer à partir des idées subversives et anarchistes.
En 1926 il part à Gualdo Tadino pour travailler ; et en octobre de la même année, un entrepreneur en bâtiment du Luxembourg l’embauche. Muni d’un passeport régulier il émigre dans ce pays et s’établit à Dudelange où il ouvre un magasin de coiffure, le contrat de maçon ne lui servant qu’à s’expatrier.
Il épouse le 6 octobre 1930 Elvira Bucari qui est résidente à Dudelange, mais originaire de Gualdo Tadino ; ils auront une petite fille. Pendant son séjour, il développe une intense activité antifasciste parvenant à menacer les fascistes de Dudelange. Il est fiché par la police comme communiste. Le 25 février 1935 son nom est inscrit au Registre des Frontières [1] . Il est expulsé du Luxembourg le 25 octobre 1936 pour son activité politique, et il décide de rejoindre l’Espagne.
Baglioni quitte Dudelange le 4 novembre 1936 dans un convoi organisé par le Parti communiste. Il passe par Paris où il prend un train spécial avec 1400 autres volontaires et rejoint Perpignan, puis la frontière espagnole. Le 11 novembre 1936 il est enrôlé dans la formation « Guido Picelli [2]
 » qui rejoint le front de Madrid durant les dix premiers jours de décembre. Au début il a signé un contrat de six mois, mais il combattra pendant toute la durée de la guerre. La formation « Picelli » se fond dans le Bataillon Garibaldi et Mariano participe à tous les combats sur le front de Madrid. Le 11 mars 1937 il est blessé sur celui de Guadalajara ; une fois guéri il retourne à son poste dans le Bataillon Garibaldi et poursuit le combat jusqu’à fin août 1938.
Lorsque le Bataillon se retire du front il rejoint la France où il est détenu dans le camp d’Argelès sur Mer en février 1939, quinze jours durant. Puis, à la demande de la justice luxembourgeoise il est envoyé à Dudelange. Il y reprend ses activités politiques. Au moment de l’évacuation lors de l’entrée des troupes allemandes, il dénonce quelques fascistes du lieu et s’établit avec sa famille à Charolles.
Après l’armistice franco-allemande il retourne avec sa famille à Dudelange en juillet 1940, et reprend son métier de coiffeur, mais sans laisser de côté son activité antifasciste. Le 22 août 1940 il est arrêté par la police allemande et accompagné à la frontière italienne. Il arrive à Brennero le 30 août. Avant son arrestation, il a signé une pétition avec d’autres Italiens dans laquelle il se repent de son activité passée et demande la clémence. Mais le Consulat italien du Luxembourg oppose un veto à sa demande. Traduit en justice le 14 septembre 1940 il est interrogé à la préfecture de police. Il nie être communiste et avoir fait de la propagande pour ce parti, mais confirme avoir été en Espagne en raison de ses convictions anticapitalistes, et avoir combattu dans le Bataillon italien jusqu’à la fin de la guerre. Le 14 octobre 1940 il est condamné à cinq ans d’assignation à Tremiti.
Il est libéré le 18 août 1943 et retourne immédiatement à Fabriano. Il participe à la guerre de libération dans la région de Fabriano. Il anime une radio clandestine à travers laquelle, en rapport avec les Alliés, il renseigne sur les cibles à bombarder, participe au ravitaillement ainsi qu’à d’autres missions.
Mariano Baglioni décède le 21 mars 1969 à Dudelange.

Sources :
ROBERTO LUCIOLI, Gli antifascisti marchigiani nella guerra di Spagna (1936-1939), Istituto Regionale per la Storia del Movimento di Liberazione delle Marche - ANPI [Associazione Nazionale Partigianid’Italia] Marche, Ancona, 1992, pp. 205.
AICVAS, La Spagna nel nostro cuore, 1936-1939. Tre anni di storia da non dimenticare, Tipografia Botti, Milano, 1996.


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