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BIENTINESI Armando

Nous reprenons la rédaction des biographies de chacun des 117 ex combattants italiens (anarchistes ou pas) dont le nom se trouve sur la liste « Libertá o Morte » du camp d’Argelès sur Mer, dressée par la police politique italienne le 8 août 1939.
Cela s’inscrit dans le cadre de notre collaboration à la base de données sur le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, réalisée par Grégory TUBAN, de Perpignan : http://www.memorial-argeles.eu/fr/
https://www.memorial-argeles.eu/fr/1939/1939-2eme-periode-du-camp-avril-juin-1939/le-camp-des-brigadistes.html
Toutes les notices sont le fruit d’un travail de recherche en collaboration avec Tobia Imperato de Turin et Rolf Dupuy de Paris.
La traduction et la rédaction sont réalisées par Jackie, giménologue.

BIENTINESI Armando

Fils de Luigi et d’Iginia Cecchi, Armando Bientinesi est né le 14 janvier 1898 à Livourne. Soldat pendant la Première guerre mondiale, il est condamné en novembre 1920 à un an de prison pour objection en zone de guerre – peine suspendue par la suite. Il s’expatrie clandestinement en 1921 à Marseille, après avoir subi des persécutions fascistes. « Propagandiste anarchiste » à Marseille en 1924, il travaille ensuite comme docker en janvier 1926 à Port-de-Bouc (Bouches du Rhône). En février 1926 il rentre à Livourne où il subit différentes perquisitions de domicile, toutes infructueuses. Il tente d’émigrer à deux reprises avant de réussir en mai 1931 à se procurer une barque avec laquelle il part clandestinement en Corse en 1932. On le retrouve à Marseille en août 1932, où il est dénoncé pour « entrée illégale pour motifs politiques ». Il est frappé d’un arrêté d’expulsion pour son activité politique en 1932. Ne s’étant pas soumis à l’obligation de quitter le territoire, il est condamné à 2 mois de prison. En août 1933 il se réfugie en Tunisie puis en Algérie, à Alger et à Oran où il travaille dans le bâtiment.
Armando Bientinesi arrive en Espagne en 1935. Il travaille comme porteur à Alicante puis à Valence. Il se rend à Barcelone avec Ugo Cardenti, Cornelio Giacomelli, Vittorio Marchi, Giorgio Rossi et Muzio Tosi le 16 ou le 19 août 1936. Il s’enrôle dans la colonne Ascaso, au sein de la colonne italienne « Rosselli », commandée par Mario Angeloni. Il prend part aux combats sanglants du Monte Pelato, Tardienta, Almudévar et Carrascal de Huesca. En avril 1937, il rejoint la 26ème Division.
Le 7 décembre 1937 il est inscrit au Registre fasciste des personnes recherchées et à arrêter. Il est fiché par le préfet de Livourne le 10 janvier 1938 pour rébellion et militantisme anarchiste. Le 15 mai 1938 il apparaît dans « une liste d’anarchistes qui sont allés en Espagne dans les milices rouges » avec Ernesto Bruna, Antonio Calamassi, Antonio Chierici et Luigi Collina. Il rentre en France en février 1939 où se retrouve interné dans le camp « de la faim et du mépris » d’Argelès-sur-Mer, « une étendue désolée de sable, dépourvue de tout, où les internés dorment dans des trous creusés dans le sable, sous un hiver rigoureux. Ils se nourrissent de roseaux et ils sont victimes du scorbut, de la tuberculose et même de la lèpre ». Il adhère au groupe Libertà o Morte avec Ernesto Bonomini, Faustino Braga, Gennaro Gramsci, Carlo Montresor, Cornelio Giacomelli, Muzio Tosi et d’autres camarades. Il est ensuite transféré dans le camp de Gurs en juillet 1939 (9ème Compagnie). En 1940 il est rattaché à une Compagnie des Travailleurs Etrangers sur la frontière franco-belge. Evadé ou libéré, on retrouve sa trace en 1940 à Bruxelles où il vit avec Dante Armanetti, Aldo Demi, Giuseppe Peano, Ateo Vannucci. Il travaille à la restauration d’un pont de la ville. Par la suite il s’emploie comme maçon et conducteur routier entre Szczecin et Berlin. Il est arrêté par les Allemands et remis aux autorités italiennes à Brenner le 14 novembre 1942. Il est transféré à Livourne où il revendique ses convictions anarchistes. En 1943 il est condamné à deux ans d’assignation à résidence à Tremiti. Libéré en septembre 1943, il participe à la Résistance et continue à militer dans le mouvement libertaire jusqu’à sa mort, le 20 octobre 1967 à Livourne.

Sources :
–  Ilaria CANSELLA, Francesco CECCHETTI, Volontarie antifascisti toscani, le biografie, ISGREC, Arcidosso (Grosseto), 2011, p 71.
–  Biblioteca Franco Serantini. http://www.bfscollezionidigitali.org/entita/13094-bientinesi-armando/ (et pour les photos)
–  Giovanni PESCE : La Spagna nel nostro cuore. 1936-1939, a cura dell’AICVAS, Milano, marzo 1996


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