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Notice biographique in Le Maitron
GIMENEZ Antoine [Bruno SALVADORI dit] [Dictionnaire des anarchistes] Myrtille Gonzalbo, Rolf Dupuy

GIMENEZ Antoine [Bruno SALVADORI dit] [Dictionnaire des anarchistes]

Myrtille Gonzalbo, Rolf Dupuy

Né à Chianni (Pise) le 14 décembre 1910, mort à Marseille le 26 décembre 1982, ouvrier du bâtiment ; anarchiste italien réfugié à Marseille, et milicien pendant la guerre d’Espagne.

C’est encore adolescent à Livourne que Bruno Salvadori entra en contact avec les anarchistes lors d’une bagarre avec les fascistes en 1922.

Après la mort de sa mère vers 1928, il émigra en France et se fixa à Marseille, où il aurait participé à divers cambriolages. Il est interpellé et incarcéré dans cette ville le 28 juillet 1930. Un arrêté d’expulsion fut pris contre lui le 7 octobre 1930, et on le « rapatria », sans doute à sa libération le 16 juin 1931. Il semble être retourné illico à Marseille puisqu’il est à nouveau arrêté et condamné pour infraction à l’arrêté d’expulsion le 23 juillet 1931. Rebelote le 15 octobre 1931 et le 22 janvier 1932. Il passa ainsi pas mal de mois en prison.

Le 13 août 1932, le préfet de Mantoue signalait que Bruno Salvadori était resté peu de temps dans cette ville dans le cadre de son service militaire. En tant que soldat Bruno devint titulaire d’un passeport émis le premier septembre 1933. Il rentra assez vite à Marseille où il fut interpellé le 9 décembre 1933. On lui signifia à nouveau son expulsion le 11 octobre 1934.

Arrêté le 22 décembre 1934 à Perpignan pour « violences et voies de fait », il fut condamné le 26 à quatre mois de prison. À nouveau arrêté au Boulou le 4 août 1935, il fut condamné le 22 à six mois de prison par le Tribunal de Céret pour « infraction au décret d’expulsion ».

Bruno passa ensuite vraisemblablement en Espagne et sera arrêté à Barcelone le 25 mai 1935 après avoir tenté de vendre son passeport, ce qui entraînera l’ouverture d’un dossier à son nom en tant qu’élément subversif par la police mussolinienne.

Expulsé d’Espagne vers le Portugal par Valencia de Alcántara le 13 juin 1935, il ne tarda pas à revenir et sera une nouvelle fois arrêté le 22 février 1936 à Barcelone, puis interné à la prison Modelo. C’est à cette époque qu’il entra en relation épistolaire avec Giuseppe Pasotti à Perpignan. Ce dernier compagnon était chargé des passages d’hommes et de propagande et du soutien aux prisonniers. Expulsé à la fin de sa peine vers la France, Bruno Salvadori resta en Espagne sous le nom d’Antoine Gimenez, une fausse identité sans doute fournie par Pasotti et qu’il conserva le restant de sa vie. Membre de la CNT, il résidait en juin 1936 dans la province de Lérida,et travaillait dans une propriété agricole à Vallmanya.

Lors du coup d’état militaire de juillet 1936, Antoine intégra la Colonne Durruti puis le Groupe international qui se constituait à Pina de Ebro. Il participa aux combats de Siétamo, Farlete et Perdiguera, et aurait été délégué de groupe avant la militarisation. Sur le front d’Aragon il fit la connaissance d’Antonia Mateo Clavel qu’il épousera.

Démobilisé en 1938 comme tous les volontaires étrangers, Antoine Gimenez regagna Barcelone où il travaillera jusqu’à la Retirada. Le 9 février 1939, il entra en France par Port Bou. Toujours sous le nom d’Antoine Giménez il fut interné au camp d’Argelès où il intégra le groupe « Liberta o morte » regroupant plus d’une centaine de militants libertaires italiens.

Pendant l’Occupation il fut affecté à une Compagnie de Travailleurs Etrangers, d’abord dans la région de Royan où il aurait participé à divers sabotages et actes de Résistance, puis en Corrèze sur le chantier du barrage de Treignac.

Libéré en octobre 1944, Antoine résida alors avec sa famille à Limoges jusqu’en 1951, date à laquelle il partit pour Marseille où il avait trouvé un emploi de boiseur-coffreur à la Société des travaux du Midi. Il ne semble pas avoir rejoint pendant toute cette époque une quelconque organisation.

Au début des années 1970, il commençait à rédiger ses souvenirs, et en 1976 reprenait contact avec le mouvement libertaire. Il fréquentait alors le groupe de Marseille de la Fédération anarchiste au local du 72 Boulevard Eugène Pierre, puis à celui du 3 rue Fontaine de Caylus, dans le quartier du Panier, où il assurait souvent des permanences.

Antoine Gimenez est décédé d’un cancer à Marseille le 26 décembre 1982. C’est sous cette fausse identité qu’il fut enregistré à l’état civil.

ŒUVRE : - Les fils de la nuit. Souvenirs de la guerre d’Espagne (L’insomniaque & les Giménologues, 2006). Deuxième édition corrigée, revue et augmentée parue chez Libertalia en 2016.

Sources :
Archives Nationales, fonds de Moscou, dossier 1994 474/40 « Bruno Salvadori 1930-1935 ».
http://gimenologues.org/spip.php?rubrique20

Pour citer cet article :
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article155553, notice GIMENEZ Antoine [Bruno
SALVADORI dit] [Dictionnaire des anarchistes] par Myrtille Gonzalbo, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 11 avril 2014, dernière modification le 30 janvier 2018.


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gimenez_antoine_maitron_2018.pdf 71.4 kio / PDF